Dans le communiqué de presse du 21 mars 2024, la Banque du Canada annonce un retour à la « normalité », indiquant qu'elle est sur le point d'achever la normalisation de son bilan.
Retour à la normale : le bilan de la Banque du Canada après le resserrement quantitatif.
Depuis avril 2022, des efforts concertés ont été déployés pour réduire la taille du bilan de la Banque. Si l'on examine les avoirs de la Banque du Canada en obligations d'épargne du gouvernement canadien, on constate une forte réduction. Après avoir culminé à près de 435 milliards de dollars en décembre 2021, les avoirs sont tombés à environ 260 milliards de dollars au début du mois de mars 2024.
Quelles sont les implications pour les taux d'intérêt et pourquoi cela est-il important ?
Pour certains, cela peut sembler négligeable au regard de l'encours total du marché de la dette hypothécaire au Canada, évalué à environ 1,8 trillion de dollars.
Pourtant, ce changement est profondément significatif. La diminution de 40 % des obligations d'épargne détenues par la Banque du Canada a nécessité la vente de 175 milliards de dollars supplémentaires d'obligations d'épargne à des entités autres que la Banque du Canada.
Cette nouvelle cohorte d'acheteurs - privés, particuliers ou institutionnels - a exigé des rendements attrayants, ce qui a maintenu les taux d'intérêt à un niveau élevé.
Lors de discussions avec des propriétaires et des investisseurs dans le domaine du courtage de logements collectifs, beaucoup anticipent une baisse des taux d'intérêt dans le courant de l'année. Cette attente conduit les vendeurs à retarder la vente de leurs biens, prévoyant des valeurs plus élevées à mesure que les taux d'intérêt baissent, les taux de capitalisation diminuent Cette action fait bien sûr diminuer les biens disponibles à l'achat, ce qui complique les acquisitions.
Cependant, de notre point de vue à Baron Realty au 26 mars 2024, même une baisse potentielle des taux n'est pas susceptible d'être substantielle.
Si l'on examine les taux des obligations d'épargne du gouvernement du Canada à 5 ans depuis 2001, le taux actuel de 3,44 % - bien qu'élevé par rapport au taux de 0,35 % de 2020, année atypique en raison de la pandémie de COVID-19 , reste inférieur aux taux du début des années 2000, qui tournaient autour de 5,57 %.
(voir le tableau ci-dessous)
Pour les propriétaires et les investisseurs immobiliers, l'accent doit être mis sur le contrôle des revenus et des dépenses.Augmenter les revenus en améliorant les unités pour les aligner sur les loyers du marché et minimiser les dépenses augmentera intrinsèquement la valeur de la propriété.
Compter sur les politiques de la Banque centrale ou sur les fluctuations du marché obligataire pour faire baisser les taux n'est pas une stratégie proactive. L'amélioration du revenu net d'exploitation d'un bien immobilier augmente naturellement sa valeur, indépendamment de l'évolution des taux d'intérêt.